La
Banque Oustric
Banque Oustric
Action de 250 F. Paris 1928. Comporte la signature
fac-similé d'Oustric.
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Albert Oustric, né en 1887,
est tour à tour garçon de course, représentant
en vins, chanteur amateur dans quelques brasseries,
avant de s'intituler en 1919 banquier.
Il ouvre alors un bureau rue Auber à Paris,
où il officie en tant que gérant d'une banque,
la Banque Oustric, en commandite au capital
d'un million de francs, dont seul un quart est
versé.
Oustric est un homme intelligent.
Il aide fortement aux belles carrières de l'Union-Vie,
des Blanchisseries de Thaon, et même
de Peugeot. Jusqu'à 1925, sous couvert
de sa banque, Oustric noue de nombreuses relations
avec des hommes politiques.
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Ses relations lui permettent d'obtenir l'accord
du Ministère des Finances et du Ministère des
Affaires Etrangères pour faire coter à la Bourse
de Paris les titres d'une société italienne de
soie artificielle : La Snia Viscosa.
Ce succès personnel lui vaut une confortable
récompense du banquier italien intéressé, mais
surtout une réputation flatteuse dans les milieux
d'affaires.
Dès lors, très sollicité, il accepte de s'intéresser
aux sociétés en difficulté leur avançant des sommes
importantes moyennant en caution des actions des
dites sociétés, actions à vote plural de préférence.
Ceci lui permet de prendre le contrôle de ces
sociétés et de placer aux conseils d'administration
des hommes à sa dévotion.
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''Snia Viscosa'' Societa Nazionale
Industria Applicazioni Viscosa
Titre de 5 actions de 1200 lires chacune - Milan
1917
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Banque Adam
Action de 500F- Boulogne s/Mer 1920
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Puis il dépose les titres en garantie
à la Banque de France qui lui consent des avances
à titre d'escompte. Avec ces liquidités, il
prend le contrôle de nouvelles affaires : ainsi
de la Banque Adam, les chaussures Erlich,
Dressoir, Binet, Fayard, Incroyable, ...
Il procède par ailleurs à des
augmentations de capital par émission d'actions
placées avec facilité. Il crée par ce biais
des sociétés plus ou moins fantômatiques, se
finançant les unes les autres, et destinées
à se soutenir en cas de difficultés : la holding
française Holfra, l'Extension de l'Industrie
Française, etc.
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En octobre 1917, la Bourse provoque une
première alerte sur les titres des sociétés patronées
par la Banque Oustric, puis le 30 du même mois on suspend
la cotation. Quelques jours plus tard, la Banque
Oustric dépose son bilan et en cascade, la Banque Adam
et toutes les sociétés satellites. Une plainte est déposée
et Oustric emprisonné.
Oustric n'était en réalité ni plus ni
moins coupable que tant d'autres spéculateurs qui avaient
agi comme lui, avec les mêmes procédés pendant la période
d'euphorie financière de l'après-guerre. Mais Oustric
a pu faire de nombreux dupes et compromettre beaucoup
de gens, réussissant même à corrompre le garde des Sceaux
du cabinet Tardieu, Raoul Péret qui entrava l'action
de la justice.
La révélation des relations entre Oustric
et Raoul Péret entraîna même la chute du gouvernement
Tardieu le 4 décembre 1930. Oustric sera lui
condamné le 5 janvier 1932 à 18 mois de prison et 3000F
d'amende pour irrégularités des opérations effectuées
sur les titres des maisons de chaussures, alors que
ce dernier laisse un "trou" d'1,5 milliard
de francs.
Voir d'autres titres des sociétés gérées
par Oustric (Chaussures)
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